
Davos se termine aujourd'hui sur des questions de paix et de sécurité. Alors que nous entrons dans la quatrième révolution industrielle et que l'innovation technologique avance à une vitesse fulgurante, nous allons bientôt être confrontés à de nouvelles réalités que nous ne pouvons pas même imaginer. Ce qui signifie de nouveaux défis pour les gouvernements, les entreprises et la société dans son ensemble.
Nous devons maintenant nous adapter à la rapidité de ces changements et redéfinir les cadres politiques et les accords juridiques qui régissent l'utilisation des nouvelles technologies, en particulier dans le domaine de la guerre. Le débat autour de l'intelligence artificielle gagne du terrain, alors que les frontières entre les humains et les machines se brouillent. L'idée que la technologie puisse échapper à tout contrôle n'est pas de la pure science-fiction, elle peut devenir une réalité.
Ceci dit, il est passionnant d'imaginer comment améliorer le monde dans lequel nous vivons grâce aux nouvelles possibilités apportées par l'innovation technologique. L'important, c'est de ne pas négliger les risques et de prendre les bonnes mesures pour ne pas se tirer dans le pied ! La question des armes létales autonomes - également appelées killer robots - n'est qu'un exemple. Je crois fermement que nous ne pouvons pas accepter que la décision de mettre fin à une vie humaine soit prise par une machine. Les considérations éthiques et liées aux droits de l'homme doivent être prises en considération dans tout débat sur l'utilisation de la technologie en matière de guerre, mais aussi sur l'intelligence artificielle.
L'innovation, c'est comme le génie dans la bouteille: une fois dehors, vous ne pouvez pas le remettre dedans. D'où la nécessité de s'assurer que nous favorisons une innovation pour le bien et non l'inverse. Cela peut paraître un cliché, mais en dépend la paix dans le monde. Je vous en parlais mercredi: la paix est plus que l'absence de guerre. Et si l'innovation technologique touche à autant d'aspects de la paix et de la sécurité, ce doit être un sujet de préoccupation pour nous tous. Mais assurer la paix va au-delà de la gestion de la technologie dans le champ de bataille: il s'agit de mettre l'innovation et les technologies au service du développement durable pour sortir les gens de la pauvreté et combattre l'inégalité; car comme l'a dit Klaus Schwab, l'inégalité sera l'un des plus grands défis posés par la quatrième révolution industrielle.
Alors que l'avenir se déroule sous nos yeux, le monde compte sur les innovateurs, experts, chefs d'entreprises et autres décideurs, pour garder un œil sur ce qui nous touchera dans un futur plutôt proche. Les médias ont aussi un rôle clé à jouer en veillant à ce que ces développements soient visibles. Des débats que nous avons eus cette semaine, je retiens que nous avons commencé à tenir nos promesses collectives et à jeter les bases d'un avenir plus sûr et plus pacifique, dans lequel les objectifs globaux seront entièrement réalisables.
Alors que le WEF s'achève aujourd'hui, je crois que nous sommes partis du bon pied.